Abbaye Saint-Hilaire
L'organisation du temps
Les devises des cadrans solaires
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Moun amo es lou söleu
Le soleil est mon âme
Extrait du livre 800 Devises de Cadrans Solaires de Charles Boursier, publié en 1936, par les Éditions Berger-Levrault:
"C'est le soleil qui me fait chanter", dit la cigale de Mistral. Le cadran solaire, lui aussi, chante la louange du soleil, car c'est le soleil qui l'anime, le soleil est son âme. Et notre âme n'est-elle pas animée, elle aussi, par la splendeur de la lumière, de la divine lumière, de la Lumière Divine?
Quiconque a écrit sur la gnomonique a voulu dire l'origine de l'horloge solaire, mais pourquoi chercher l'explication d'une chose si naturelle? Elle n'a pu avoir d'inventeur: le premier homme avait, inné en lui, le désir de "savoir l'heure", avant même de savoir ce qu'est l'heure.
C'est dans les Livres saints que se trouvent les plus anciennes mentions de l'horloge solaire. Nous aimons à le signaler, car c'est là aussi que nous retrouvons les textes dont sont inspirées les plus belles devises horaires.
La devise est le langage du cadran solaire, comme la lumière est son âme. C'est par la devise qu'il communique avec l'homme: Qui emittit eloquium meum terræ (C'est par lui que Dieu donne ses ordres à la terre).
Nous lisons dans Isaïe, ch. 38, v. 8:
Ecce ego reverti faciam umbram linearum per quas descenderat in horologio Achaz in sole, retrorsum decem lineis, et reversus est sol decem lineis per gradus quos descenderat.
Traduction: Je ferai que l'ombre, qui est descendue sur le cadran d'Achaz, retourne en arrière de dix degrés, et le soleil remonta de dix degrés dont il était déjà descendu.
Et dans le Livre des Rois, n° 4, c. 20, v. 9 à 11:
lnvocavit itaque lsaïas propheta Dominum, et reduxit umbram per lineas, quibus iam descenderat in horologio Acha", retrorsum decemi gradibus.
Traduction: Le prophète Isaïe invoqua donc le Seigneur, et il ramena l'ombre en arrière sur l'horloge d'Achaz*, de dix degrés dont elle était déjà descendue.
* Achaz fut roi de 740 à 724 av. J.-C. - Isaïe vivait vers la seconde moitié du VIIe siècle av. J.-C., c'est-à-dire vers la même époque.
Le cadran solaire, qu'il nous soit venu de la Chine ou de Babylone, par l'Égypte et la Grèce, s'est propagé dans le bassin méditerranéen, où la civilisation était bien développée, et où l'insolation était favorable.
En France, principalement, il fut très apprécié, notamment aux XVIe et XVIIe siècles, alors que l'horlogerie mécanique était encore peu répandue, et que l'activité sociale réclamait déjà l'exactitude de l'heure. La gnomonique figurait aux programmes d'enseignement, elle avait ses professionnels, munis d'un outillage perfectionné.
Le cadran solaire existait dans tous les villages, sur les habitations isolées, sur les voies publiques. Le Dr Dubreuil-Chambardel, dans son remarquable ouvrage sur Les cadrans solaires tourangeaux, signale en page 3 une enquête ordonnée par le roi Louis IX en 1267, pour savoir si la garde des chemins dans la voirie de Cormery (près de Tours) appartenait au Roi, et s'il avait le droit de faire enlever les stalles de chevaux fixées au sol et les cadrans solaires sur colonnes qui encombraient les chemins.
Muriel Mac Farlane, dans Cadrans solaires anciens et nouveaux, dit qu'après la conquête des Normands les cadrans solaires (introduits dans la Grande-Bretagne par les Romains) commencèrent à se multiplier en Grande-Bretagne et en Normandie, sur les églises, les monuments publics, ainsi qu'à la croisée des voies importantes.
Cette vogue s'explique par l'usage très fréquent que chacun faisait de ces instruments. Le cadran solaire, dans les régions très ensoleillées, était bien l'horloge usuelle, très suffisamment exacte pour les travaux des champs.
Aujourd'hui encore les campagnards l'appellent l'horloge, et sur ce point nous pouvons citer un fait typique: nous avions aperçu au loin un cadran sur la façade d'une bastide. Ayant demandé à l'ouvrier travaillant près de nous si ce cadran portait une inscription, il nous dit: "Sur l'horloge, oui, il y a des inscriptions."
Nous étant alors approchés, nous vîmes que les heures étaient inscrites, mais de devise, point. Pour cet homme, la seule inscription qui comptât sur une horloge, n'était-ce pas celle des heures!
Rechercher les devises de cadrans solaires dans la campagne provençale, puis dans les ouvrages spéciaux, dans les musées historiques, les classer par catégories selon un ordre logique, en découvrir les textes inspirateurs dans les Livres saints et dans les auteurs profanes, tout le plaisir, toute la jouissance que nous ont procuré ces travaux par eux-mêmes et par leur résultat nous incitaient à plaider la cause du cadran solaire, à tenter sa réhabilitation.
Hélas, leur cause est difficile à défendre, mais nous voulons acquitter ici comme une dette de reconnaissance, nous voulons, nous aussi, glorifier la lumière du soleil, qui a inspiré parfois aux cadrans des devises sublimes, et nous serions heureux que par surcroît notre effort en fit naître de nouveaux, si peu que ce fût, ou en sauvât seulement quelques-uns de la destruction qui les guette.
Au surplus, nous espérons que les quelques lecteurs qui parcourront ce recueil y trouveront un plaisir intellectuel et un profit moral.
Les deux plus graves défauts que l'on reproche au cadran solaire, et qui expliquent la désaffection dont il est victime, c'est qu'il ne donne pas l'heure exacte, et qu'il ne marque l'heure que pendant le jour et à condition d'être éclairé par le soleil.
Il est malheureusement vrai que l'absence de soleil a toujours empêché le cadran solaire de remplir sa mission. Le cadran de Saint Dalmas de Tende (Alpes-Maritimes) le reconnaît:
LE NUBBE E LA NOTTE SONO LI MIEI NIMICI
Les nuages et la nuit sont mes ennemis
Nous ne voyons aucun moyen d'y remédier, à moins de faire comme ce conseil municipal qui vota un crédit pour éclairer la nuit le très beau cadran solaire de la Mairie. Peut-être était-ce au village de Rieucros (Ariège) où le cadran porte cette inscription:
FAY ME LUM ET T'Y BEYRAS
Éclaire-moi et tu y verras
Sur l'heure exacte, on pourrait écrire un volume; nous voudrions résumer cette question en quelques lignes.
Le rôle essentiel du cadran solaire est de marquer l'heure que lui fournit le soleil, c'est-à-dire l'heure naturelle, locale, l'heure vraie. Il le fait exactement, mais le soleil n'est pas exact, qui le croirait!
Les jours solaires, c'est-à-dire les intervalles entre deux passages successifs du soleil au méridien (ligne de midi), ne sont pas égaux; les heures, qui sont des vingt-quatrièmes de jours, ne sont donc pas toutes égales entre elles, la durée du jour solaire peut varier de seize minutes environ.
Cette inégalité présente de graves inconvénients dans la vie sociale: l'emploi de l'heure locale est suffisant seulement pour le travailleur, "attaché à la glèbe" pour l'homme qui ne quitte guère le village, et c'est pourquoi les hommes, qui volontiers se chargent de corriger et perfectionner l'œuvre de Dieu, ont instauré l'heure exacte, c'est-à-dire l'heure chronométrée: une horloge bien réglée donne des heures parfaitement égales... et ainsi nous y avons gagné l'heure officielle.
Cette évolution ne s'est pas faite en un jour. Pour le bon fonctionnement des chemins de fer, l'heure "de la capitale" a été d'abord juxtaposée à l'heure locale. Le cadran solaire n'avait qu'une aiguille, les horloges deux, on en ajouta une troisième: joli sujet de fable!
Puis l'heure de la capitale remplaça définitivement l'heure locale: tous les Français se mettaient à table au même instant, s'ils n'étaient pas en retard.
Ensuite ce furent les fuseaux horaires, puis la numération par vingt-quatre heures, mais pas partout; puis l'heure d'hiver et l'heure d'été. Actuellement nous vivons en France sur l'heure de Greenwich*: l'heure n'est plus nationale.
* L'heure de Greenwich est en retard de 9 minutes 20 secondes sur celle de Paris.
Sur ce sujet, Franc-Nohain dans La Cité heureuse, page 35, a écrit cette amusante boutade:
L'heure est si bien une institution sociale et considérée comme telle, que fixer l'heure est devenu une des attributions de l'État, qu'elle est réglée non par le lever et le coucher du soleil, mais par un décret qui paraît comme tous les décrets au Journal officiel, et non pas au firmament...
Est-ce que les compagnies de chemins de fer... avant qu'il fût question de l'heure d'hiver et de l'heure d'été, n'avaient pas imaginé le puéril paradoxe de l'heure extérieure et de l'heure intérieure!
On peut se demander s'il serait possible d'adapter le cadran solaire à l'heure d'été. Nous répondrons nettement qu'il faut y renoncer.
Évidemment il n'est pas impossible de tracer sur le cadran des lignes horaires rouges qui correspondront aux heures d'été, mais les gnomonistes n'admettront pas que sur un cadran vertical la ligne de midi ne soit pas la méridienne verticale; les lignes horaires ne peuvent partir que d'un seul point, le centre du cadran, et il n'est pas possible que de ce point unique il sorte deux verticales: elles se confondraient, alors même que l'une serait noire et l'autre rouge.
Depuis le vieil Hérodote et bien avant sans doute, les hommes demandaient au cadran solaire le compte du temps... il donnait l'heure exacte et fidèle du jour local, du ciel de la cité. On ne la réglait pas sur Paris ou sur Londres. L'heure qu'il indiquait était celle d'un étroit univers, la petite heure chaude, odorante et colorée comme un fruit, intime comme une pensée.
L'heure vraie, celle des chères monotonies et des cœurs... Dans le bonheur il était loisible de croire que le temps "suspendait son vol". (Léon Lafage, Figaro, supplém. littér. du 8 oct. 1922).
Le cadran solaire est un grand coupable, il n'a pu se plier à cette palinodie de l'heure officielle, il en meurt, et c'est grand dommage, car, s'il a ses défauts, il est supérieur néanmoins en bien des points aux horloges, pendules, montres et autres chronomètres: il ne peut se tromper, il nous transmet exactement l'heure du soleil, et il a le droit de dire à la montre:
Je te conseillerai de suivre mon usage;
Si je ne vois bien clair, je dis: je ne sais rien
Je parle peu, mais je dis bien;
C'est la devise du sage.
(La Montre et le Cadran solaire, La Motte-Houdar, vers 1700).
Puis il est silencieux, qualité fort appréciable en notre époque de machines parlantes et chantantes, moteurs à explosion, sirènes et klaxon.
Si votre horloge avance ou retarde, si sa sonnerie est dérangée, elle proclame et carillonne son erreur, vous annonce l'heure... qu'il n'est pas, vous empêche de dormir, vous fait lever trop tôt... ou trop tard.
Citons encore Franc-Nohain, et sa fable: Le cadran solaire:
... Chaque jour lorsque vient midi
Retentissent les sonneries ... c'est à qui
À qui fera le plus de bruit:
Il est midi! il est midi!
Mais au juste qu'en savent-ils?
...
Il n'est que le cadran solaire...
qui ne soit jamais dérangé
Par un fantaisiste horloger;
... quand il affirme: il est midi,
Nul ne peut dire le contraire;
... Sonne-t-il les cloches?
L'entend-on tirer le canon?
Franc-Nohain n'a-t-il donc pas connu le cadran du Palais Royal, qui annonçait midi par un coup de canon quand le soleil le lui permettait?
Certains prétendent-ils que le cadran sur la maison est un obstacle aux plantations d'arbres? Ce sont les esprits chagrins et moroses: TURN YOUR FACE TO THE SUN, AIND THE SHADOWS WILL FALL BEHIND YOU, tournez votre visage vers le soleil, et les ombres (les soucis) vont s'éloigner de vous.
Eloignez un peu les ombrages de votre habitation, et tout sera pour le mieux - le soleil est plus souvent utile que nuisible, il est le grand assainisseur du corps et de l'âme, l'ennemi déclaré des microbes, des miasmes et du marasme - SOL SOLUS SOLES SOLARI.
Autant par son silence que par sa devise, le cadran nous incite à méditer, il est un excellent enseignement pour le sédentaire et pour le voyageur. C'est pourquoi on le plaçait sur les églises, les écoles, les mairies, les places publiques et aux croisements des routes.
Le baron de Rivières, en son important recueil inséré dans le Bulletin monumental (années 1877, 1881 et suiv.), écrit:
Il n'est personne à qui la vue d'une horloge ou d'un cadran solaire n'ait inspiré de graves réflexions... Dans notre vie si courte, n'oublions pas le prix du temps.
Et ainsi le cadran solaire est supérieur aux horloges: il parle plus à l'esprit, l'ombre de son style nous rappelle que l'homme n'est qu'une ombre sur la terre, et que cette ombre passe vite:
Chaque cadran qui s'offre à nos regards nous montre notre destinée ... il nous dit dans son langage muet: Ô homme, ta royauté va finir, et tant qu'elle dure elle est plus vaine que l'ombre.
Les Nuits de Young, Trad. Letourneur, 1836.
Pour la façade de notre maison, le cadran est un motif de décoration très intéressant, et il s'accommode fort bien de la simplicité des lignes modernes. Les gnomonistes des XVIIe et XVIIIe siècles excellaient en cet art, et nous en avons vu d'heureuses réalisations.
Le cadran solaire, plus vivant que l'horloge, il s'éveille le matin, marque les heures et s'endort le soir: ORIOR ORIENTE SOLE, SOLE CADENTE CADO*. Il exprime des idées, il n'est donc pas inanimé, il a même son caractère propre.
* Au lever du soleil je me lève, à son coucher je me couche.
Le cadran de Montolieu (Aude) a bon caractère. On a planté un platane qui lui enlève la lumière, mais il est méridional, il veut parler quand même: MARQUI QUAND JALO: je marque quand il gèle. Fit-il pas mieux que de se plaindre!
Un cadran près d'Aix-en-Provence est mal embouché: ARRESTO TI PASSANT, REGARDO QUANT ES D'OURO, E... FOUTO ME LOU CAMP (Arrête-toi, passant, regarde l'heure et f... moi le camp).
D'autres veulent flatter leur maître, et parfois ils manient l'éloge sans discrétion: VOS GENUS ET PIETAS, VOS LAUDAT GRATIA MORUM, votre naissance, votre piété, le charme de vos mœurs proclament votre louange.
Enfin d'autres, comme peut-être certaines personnes de votre connaissance, aiment mieux dire une niaiserie ou un axiome mal placé, plutôt que se taire: NIL NOVI SUB SOLE, ou LA CRITIQUE EST AISÉE, MAIS L'ART EST DIFFICILE.
Nous avons dit que les décalages officiels de l'heure ont fait un grand tort aux cadrans solaires en tant qu'horloges, mais ils ne diminuent en rien le charme et l'utilité de leurs devises "toujours fraîches et instructives sous la poussière du temps".
Les cadrans se cachent et se dérobent, comme la mort qu'ils nous rappellent et dont l'heure nous reste inconnue: DUBIA OMNIBUS ULTIMA LATET (Incertaine pour tous, la dernière heure nous est cachée).
Et bien souvent la difficulté de les trouver, de les déchiffrer et de les traduire augmente le plaisir de la découverte.
Le baron de Rivières dit encore:
Nous oublions le prix du temps, de ces minutes fugitives dont se compose la somme d'existence accordée par la Providence à tout humain. Le passant lisait, se recueillait, et se prenait à remercier l'auteur inconnu de la leçon trouvée en chemin.
L'esprit français, qui sait si bien allier la fantaisie à la profondeur, a trouvé dans le cadran solaire une occasion merveilleuse de s'exprimer en des devises et maximes dont la variété est infinie.
Elles sont nobles, élevées, profondes, badines, humoristiques, narquoises, originales, savoureuses, mais entre toutes il faut préférer celles qui s'inspirent de l'idée de la lumière divine, de l'ombre image de notre caducité, de la fuite du temps, de l'approche de la mort.
Que de discrétion dans cet avertissement donné par le cadran de Bozel: TEMPUS EDAX RERUM, TACITISQUE SENESCIMUS ANNIS (le temps ronge toute chose et silencieuses les années nous mènent à la vieillesse).
Rien n'égale le profit que nos jeunes générations inquiètes et désaxées pourraient retirer de ces enseignements, si les "excès de vitesse" leur laissaient le temps de les lire. Et par excès de vitesse nous n'entendons pas seulement les infractions au Code de la route [lesquelles sont d'ailleurs le plus sûr moyen de ne pas arriver du tout]; nous avons en vue toute infraction à la loi morale, commise par celui qui prétend établir sa fortune en quelques jours, par des moyens autres que le travail et l'honnêteté.
Seule la justice humaine, nous voulons dire l'appareil judiciaire humain, semble être, hélas! à l'abri des excès de vitesse. Combien est vraie la devise inscrite sur le cadran de l'église du village de Tourrettes-sur-Loup (Alpes-Maritimes):
CE N'EST PAS AUX CADRANS HUMAINS
QUE VIENT L'HEURE DE LA JUSTICE.
Nomenclature des devises
Pour mettre de l'ordre dans la grande diversité des devises, nous en avons formé 36 paragraphes répartis en 9 groupes:
I. Pensées religieuses, patriotiques, politiques;
II. Devises philosophiques, morales, variations
sur l'ombre et sur la
vanité des
choses;
III. Devises optimistes, épicuriennes;
IV. La fuite du temps;
V. La dernière heure, la mort;
VI. La terre tourne, non le soleil;
VII. Le cadran solaire;
VIII. Les bienfaits de Dieu, de la lumière, du soleil;
IX. Pensées humoristiques, jeux de lettres, de mots, etc.
Pour chaque devise nous donnons le texte exact, la traduction s'il y a lieu, la situation, la date si elle est inscrite, enfin l'origine des textes quand nous avons pu la repérer.
Nous avons trouvé dans les ouvrages spéciaux ou dans notre correspondance des devises dont la situation nous était inconnue. En principe, nous les avons rejetées de cette nomenclature.
Toutefois nous avons fait exception en faveur de quelques pensées remarquables, lorsque par surcroît nous pouvions croire qu'elles n'ont pas été fabriquées de toutes pièces et qu'elles existent réellement comme inscriptions horaires.
Ainsi chacun pourra choisir une devise, chacun pourra surtout se rendre compte de l'infinie variété du sujet, et de l'ingéniosité dont l'esprit humain a fait preuve en cette matière. C'est le but principal de cet ouvrage.
Ier groupe (extrait)
Pensées diverses, religieuses, patriotiques, politiques
GLOIRE A DIEU
À Tournes (Ardennes).
A SOLIS ORTU USQUE AD OCCASUM
Que du lever au coucher du soleil, le nom du Seigneur soit béni
À Nancy, au musée lorrain, et nombreuses localités, à Reims, près de la Porte Dieu Lumière.
ORA EST HORA
Prie c'est l'heure
Au presbytère de Saint-Quentin (Isère).
IIe groupe (extrait)
Variation sur l'ombre et la vanité des choses
SOL ME REGIT, VOS UMBRA
Le soleil est ma règle, vous c'est l'ombre
Vence (Alpes-Maritimes); à Saint-Césaire-sur-Siagne (Alpes-Maritimes); à Montferrat (var); à Saint-Quentin-le-Petit (Ardennes); à l'Abbaye de Saint-Maur-sur-Loir (Eure-et-Loire).
LE DO BUONE, LE DO MALE
Je les donne bonnes, je les donne mauvaises
Près de Chantilly, propriété de la Versine.
HODIE MIHI, CRAS TIBI
Aujourd'hui moi, demain toi
Dans l'Oise au milieu des ruines de la guerre en 1917; au musée de Dole (Jura) sur une cheminée 1565, en latin; à Tullins (Isère), en latin; à Saint-Véran (Hautes-Alpes), en français.
IIIe groupe (extrait)
Devises optimistes, épicuriennes
MACH ES WIC DIE SONNENUHR
ZAEHL DIE HEITERN STUDEN NUR
Fais comme le cadran solaire
ne compte que les heures claires
Sissac (Suisse), entre Bâle et Olten, et à Berchtesgaden (Haute-Bavière).
UNA DABIT QUOD NEGAT ALTERA
Ce que l'une refuse, une autre nous l'apporte
À Chantilly, au château; à Besançon; à Aups (Var).
AMICIS QUALIBET NORA
Pour les amis n'importe qu'elle heure
Penchard, près de Meaux, au Château d'Automne; à Vourey (Isère); à Voreppe (Isère); à Aups (Var).
UNE DE PLUS, UNE DE MOINS
Annecy (Haute-Savoie), au jardin public.
IVe groupe (extrait)
La fuite du temps
TEMPUS FUGIT
Le temps fuit
Juvisy-sur-Orge (Seine-et-Oise) sur l'ancienne Auberge de la Cour de France
MORTELS QUI CHERISSEZ CE TEMPLE DE FOLIE
PENSEZ QUE VOTRE JOUR S'Y PASSE AVEC LA VIE
Saint-Chaffrey (Hautes-Alpes).
SIC VITA FLUIT, DUM STARE VITEDUR
Ainsi la vie s'écoule et paraît immobile
Paris, cloître des Minimes; à Notre-Dame-de-Liesse (Aisne); à l'Hôtel des Trois Rois.
Ve groupe (extrait)
La dernière heure, la mort
ULTIMAM TIME
Crains la dernière
Betz-en-Multien (Oise); à Mareuil-sur-Ourcq (Oise) et nombreuses localités.
UNAM TIME
Craignez-en une
Mareuil-sur-Ourcq (Oise); au château de Prin (Marne), en français.
TIME HORAM NE VIVAS
Cette inscription se voit à Crèvecœur (Oise), sur l'ancien hôtel de l'Écu Alexandre Dumas Loge d'Artagnan et ses compagnons. Au sujet de sa traduction, M. le curé doyen de Crèvecœur écrit ses mots qui ont une certaine saveur: TIME HORAM NE VIVAS, ce peut être le commencement d'un sermon; je complète, NE VIVAS IN PECCATO.
Cette devise se traduit donc ainsi:
Crains ton heure dernière et ne vit pas dans le péché
Voici encore quelques devises de ce groupe, recueillies à Compiègne par M. Léré et trouvées dans les archives de la bibliothèque:
VIVERE CRUX DOCEAT, TE MONET HORA MORI
Si la croix t'apprend à vivre, l'heure t'apprend à mourir
À la maison de Chamerolles, rue de Paris, où il y avait autrefois un Calvaire, Compiègne (Oise).
NUMERAS MOMENTA DIES METIRIS ET ANNOS
NESCIUS EXTREMUM QUAE FERAT HORA DIEM
Tu comptes les instants, tu mesures les jours et les années, ne sachant pas quelle heure fixera ton dernier jour
Au cadran solaire de Saint-Corneille, au bâtiment de la bibliothèque (1688), Compiègne (Oise).
SUPREMA HAEC MORTIS FORSAN TIBI
Cette heure sera peut-être la dernière heure, celle de ta mort
Chez Mme Doucet, bouchère, Compiègne (Oise).
VIe groupe (extrait)
La terre tourne, non le soleil
QHAND JE REMUE TOUT TOURNE
Reims, musée archéologique; Troyes, au musée.
SINE MOTU CURRO
Immobile, je cours cependant
Plaisance (Italie), maison place Signora-di-Campagna.
VIIe groupe (extrait)
Le Cadran solaire
DOCEO HORAS
J'annonce les heures
Mortefontaine (Oise).
ENFANT SOUVIENS-TOI QUE LE SERS
A MARQUER LE TEMPS QUE TU PERDS
Forcalquier (Basses-Alpes), sur l'école; à La Brillane (Basses-Alpes).
J'ai noté la variante dans la vallée de l'Ubaye (Basses-Alpes):
MORTEL, SAIS-TU A QUOI JE SERS,
A MARQUER LES HEURES QUE TU PERDS
SANS LE SOLEIL JE NE SUIS RIEN
ET TOI SANS DIEU N'A AUCUN BIEN
Meyronnes (Basses-Alpes).
J'ai noté la variante dans la vallée de l'Ubaye (Basses-Alpes):
SANS LE SOLEIL JE NE SUIS RIEN
ET TOI SANS DIEU TU NE PEUX RIEN
FEMME A TON MARI SOIS FIDELE
COMME JE LE SUIS AU SOLEIL
Ocquerre (Seine-et-Marne), près Crouy-sur-Ourcq.
VIIIe groupe (extrait)
Les bienfaits de Dieu, de la lumière, du soleil
SIDERA MENTE REGIT
Son esprit régit les astres
Tours (Indre-et-Loire), ancien collège des jésuites.
FIAT LUX
Que ta lumière soit
La Planque, près Rians (Var); à Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire).
O SOLEIL, TU PARAIS, TU SOURIS
TU CONSOLES LA TERRE
La Vachette (Hautes-Alpes).
JE NE SUIS RIEN SANS LE SOLEIL
MAIS QUAND IL LUIT, RIEN DE PAREIL
Aux Cabannes (Tarn).
IXe groupe (extrait)
Pensées humoristiques, jeux de lettres, jeux de mots
HORA PRO NOBIS
Que l'heure nous soit propice
Velaine, près Ligny-en-Barrois (Marne).
HORA BIBENDI
C'est l'heure de boire
En français dans les Alpes sur de nombreux cabarets; en latin à Villars-Bonnot (Isère); à La Tronche, Saint-Sauveur (Isère); à Pont de Cervières (Hautes-Alpes); au Pinet (Hautes-Alpes).
DEMAIN ON DINE ICI POUR RIEN
AUJOURD'HUI ON PAIE
À Barde, près de Montmorency (Seine-et-Oise).
AUJOURD'HUI PAS DE CREDIT
DEMAIN OUI
Veyrand d'Auberive-en-Royans (Isère).
JE SUIS PENDU A LA MURAILLE
POUR INDIQUER L'HEURE QU'IL EST
AUX BRAVES GENS, A LA CANAILLE
Maljacet (Hautes-Alpes), sur un cabaret.
REGARDE ET FAIS TON CHEMIN
MOI JE FAIS LE MIEN
Arles vers Tarascon (Bouches-du-Rhône)
ARRESTO TI, PASSANT REGARDO
QUANTO ES D'OURO
ET FOUTO ME LOU CAMP
Arrête-toi passant, regarde l'heure
qu'il est et f… moi le camp
Près d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône).
VOUS QUI VIVEZ DANS CES DEMEURES
ETES-VOUS BIEN, TENEZ-VOUS Y
ET N'ALLEZ PAS CHERCHER MIDI
A QUATORZE HEURES
À la Ferté-sous-Jouarre (Seine-et-Oise).
Improvisée sur place, à la demande des habitants par Voltaire qui regardait l'installation de ce cadran.
SUM SI SOL SIT
J'existe si le soleil est là
Sous les Curt-de-Thodure (Isère); à Viriville (Isère).
SOLI SOLI
Au soleil seul
Rives (Isère); Vinay (Isère).
SOLI, SOLI, SOLI
Au seul soleil du sol
Mouriès (Bouches-du-Rhône); à Vitry-le-François (Marne), ancien couvent des Recollets; à Saint-Jean-de-Moirans (Isère).
DO SI SOL
Je donne si le soleil donne
Maureilhan, près de Béziers (Hérault).
DO, MI, SI, LA, DO, RE
Domicile adoré
Divonne-les-Bains, sur une villa (Ain); à Grasse, sur une villa (Alpes-Maritimes).
JE MARCHE SANS PIEDS ET JE PARLE SANS LANGUE
Aux Pananches (Hautes-Alpes).
Notre collègue M. Bonneton m'a communiqué les trois devises suivantes, recueillies par lui en Avril1937 à Briançon (Hautes-Alpes):
A SOLIS ORTU USQUE AD OCCASUM
Depuis le lever jusqu'au coucher du soleil
HAEC CUM SOLE FUGAX THEMIDIS MARTISQUE
LABORES ET VENALE FORUM DIRIGIT UMBRA SIMUL
Cette ombre qui suit le soleil dirige aussi bien
les travaux de Thémis et ceux de Mars,
Que les tractations vénales du forum
Palais de Justice.
VITA FUGIT SICUT UMBRA
La vie fuit comme l'ombre
Hôtel de Ville.
Conclusion
Toute incomplète qu'est notre collection des devises horaires, elle prouve sans conteste que la langue latine est de beaucoup la plus employée pour les devises. Nous l'y trouvons dans la proportion impressionnante de 68 % soit plus des deux tiers.
Il est certain que la grande concision de cette langue, favorisant les formules très brèves, et aussi peut-être l'attrait du mystère, de la "poudre aux yeux" du public, y étaient pour quelque chose.
Il n'en reste pas moins vrai qu'aux XVIIe et XVIIIe siècles, le latin était encore en grande vogue et apprécié par bien des gens, et non pas seulement le latin du IVe siècle de notre ère, qui est celui de la Vulgate, mais aussi celui des auteurs classiques de la bonne époque, de Virgile, Lucrèce, Horace; même quelques devises en langue grecque classique en sont une nouvelle preuve!
De ces nombreuses devises latines, les Livres Saints et d'autres écrits religieux ont fourni une grande partie, et la contribution apportée par les auteurs profanes n'y peut être comparée; l'influence religieuse est nettement prépondérante, même si nous ne tenons aucun compte des devises très nombreuses que l'on trouve dans certains ouvrages spéciaux, lesquelles ont été imaginées et fabriquées de toutes pièces par des latinistes prêtres ou laïcs, et ne paraissent pas avoir jamais été utilisées; du moins ne les avons-nous point vues mentionnées comme telles.
Les devises horaires d'origine religieuse [qu'il ne faut pas confondre avec les pensées purement religieuses qui figurent plus haut comme formant le groupe 1], sont incontestablement les plus belles et les plus intéressantes.
Par ses inscriptions et devises, le cadran solaire, contrairement à ce que l'on pourrait croire, est rarement le reflet, l'écho de l'âme populaire et régionale, sauf par les devises humoristiques, qui sont les seules spontanées, populaires. Elles sont généralement exprimées en dialecte local. La proportion de ces devises sur l'ensemble est assez faible.
Pour les autres, c'est-à-dire la grande majorité, on devine l'influence d'une élite: un maître d'école, un prêtre, un philosophe, parfois un savant a passé par là.
On peut cependant trouver l'influence locale en ce fait que les devises optimistes, gaies, épicuriennes, se lisent plutôt dans les pays ensoleillés, où la vie est plus facile et exubérante; les devises graves se rencontrent davantage dans les régions montagneuses ou septentrionales, où la vie est plus rude.
Si on considère uniquement l'ensemble de nos devises provenant de France, on constate que 50 % de ces devises ont été trouvées entre les Alpes et le Rhône, principalement dans le pays niçois et grassois, le Briançonnais et la région de Grenoble.
Il n'en faudrait pas déduire que cette proportion est définitive; elle est faussée par ce fait que cette partie de la France nous est plus connue, pour deux raisons fort différentes…
La première est que nos promenades nous ont fait explorer fréquemment la campagne autour de Grasse et Nice. L'autre raison est que la région de Grenoble et le Briançonnais ont été inventoriés soigneusement par des chercheurs qui seront nommés plus loin.
Quelles sont les pensées que l'on trouve le plus fréquemment dans les devises horaires?
Comme on pouvait s'y attendre, l'influence du temps, de sa fuite rapide, sur la vie humaine y joue un grand rôle: HORA FUGIT, VITA FUGIT, et leurs variantes.
L'influence de la lumière est signalée abondamment: NIL SINE SOLE (sans le soleil le cadran n'est rien, ou l'homme ne peut rien), SOL LU CET OMNIBUS (le soleil luit pour tous), SOL ME REGIT ET VOS UMBRA (c'est le soleil qui me guide, et vous c'est l'ombre).
Le rapprochement entre notre fragilité et l'ombre qui passe: DIES NOSTRI SICUT UMBRA (nos jours passent comme l'ombre), PULVIS ET UMBRA SUMUS (nous sommes ombre et poussière).
La crainte de la mort et l'incertitude de la dernière heure: ULTIMAM TIME (crains la dernière), ULTIMA LATET (la dernière est cachée), IGNOTA CERTA TAMEN (elle nous est ignorée, mais cependant certaine), VULNERANT OMNES, ULTIMA NECAT (toutes nous blessent, la dernière nous tue).
Plusieurs variantes nous disent que l'heure heureuse est rapide, que l'heure triste est lente: EÒ BREVIORES QUÒ GRATIORES (d'autant plus brèves qu'elles sont agréables), LE PLAISIR LES ABRÈGE.
Et que l'heure passée, hélas! ne revient jamais: NON REDITURA et NON REDIT HORA.
Les devises humoristiques sont fréquentes sur les auberges: HORA BIBENDI (c'est l'heure de boire); BADAOU FAI TOUN CAMIN, QUE L'OURO PASSO (passant, suis ton chemin, l'heure passe).
Sur les cadrans horizontaux les devises sont moins diverses que sur les verticaux; elles n'ont pas la note gaie, elles sont graves, solennelles; souvent elles oublient d'être "horaires" et n'ont aucun rapport avec le but principal, la fonction de l'instrument qu'elles ornent.
Une devise non horaire sur un cadran solaire est comme un bijou sur une personne trop peu vêtue, c'est la futilité et non l'utilité.
Qu'il nous soit permis de terminer par un vœu. En présentant ce travail, nous ne prétendons pas avoir fait une œuvre définitive et complète. Bien au contraire nous souhaitons que d'autres plus jeunes le reprennent pour le parfaire méthodiquement.
Certains chercheurs ont exploré leur pays et ses archives, ils en ont noté les richesses gnomoniques dans des recueils parfois forts bien composés, où nous avons fait de larges emprunts.
Par reconnaissance, et en témoignage d'admiration, et aussi pour que leur exemple soit suivi pour d'autres régions, nous devons une mention spéciale à ces devanciers, ils seront indiqués plus loin.
En premier lieu il faut que soient recherchés en tous lieux tous les ouvrages de même nature. On les trouvera à la Bibliothèque Nationale, dans les bibliothèques publiques locales, les Archives départementales et celles des Académies de provinces et des Sociétés scientifiques, archéologiques ou littéraires, lesquelles ont pu les signaler ou les insérer dans leurs mémoires.
Parallèlement à ce travail, on provoquera la constitution méthodique de recueils pour les régions non encore inventoriées; les musées historiques, les archives et livres de raison, les souvenirs des anciens permettront de reconstituer encore bien des inscriptions disparues.
Et l'on obtiendra ainsi un répertoire général des nuances infinies de la pensée humaine dans ce domaine si attachant, on en tirera des déductions formelles dont on ne voit ici qu'une très pâle ébauche.
Mais il faut se hâter; les cadrans anciens, ces "témoins du passé et de notre histoire" disparaissent à une allure inquiétante. Combien d'inscriptions ont péri depuis le jour encore récent où nous les avons notées!
Le paysan enrichi a maintenant une belle pendule au mur, peut-être un bracelet-montre au poignet, il repeint sa maison, adieu le cadran solaire devenu inutile, adieu la devise dédaignée.
Et celles qui trop rarement ornent les villas nouvelles ne nous consolent pas: elles n'ont jamais la saveur des anciennes!
Comme le dit Aug. Favot: on accepte l'œuvre néfaste du temps, mais on se révolte quand c'est l'homme qui, de propos délibéré, anéantit sans remords ces vestiges du passé.
Il est encore un point sur lequel nos enquêteurs pourront porter leur attention. Parmi les devises horaires, il en est de si belles, trouvées sur des maisons si misérables, sur de véritables ruines, que l'on s'arrête, frappé d'étonnement.
Dans une petite oliveraie de quelques arbres, sans aucune clôture, un pauvre "cabanon" n'ayant qu'une seule fenêtre porte un cadran et ces deux mots d'une grandeur saisissante: DEUM ADUMBRO (je ne suis que l'ombre de Dieu, une faible manifestation de la Divinité)!
Ailleurs, sur une maison de campagne très simple, il est écrit: QUI EMITTIT ELOQUIUM SUUM TERRÆ (ce cadran exprime les ordres que Dieu envoie à la terre).
On voudrait savoir qui a pu inspirer de telles pensées inscrites en de tels endroits, quel événement a suscité la présence de cette autre inscription tirée de l'Énéide à Saint-Étienne-de-Tinée, en arrière de Nice, sur un mur en partie écroulé, une inscription horaire dit: NOS FLENDO DUCIMUS HORAM (c'est dans les larmes que nous vivons nos heures).
Nous avons écrit au curé pour savoir si dans l'histoire du village il trouvait l'explication de cette pensée, soit une catastrophe, soit la présence d'un monastère; il nous a répondu un peu évasivement: à son avis, l'existence pénible de ses paroissiens suffit à justifier cette plainte.
Nous avons appris depuis qu'une confrérie de pénitents blancs existait jadis dans cette localité. Il n'en reste rien: peut-être cette inscription en est-elle le dernier souvenir?
Par ces exemples pris parmi beaucoup d'autres, on voit quel intérêt peut présenter l'étude des anciennes devises de cadrans solaires. Ceux qui tenteront de réaliser le programme que nous venons d'esquisser seront certainement payés de leurs peines par de grandes jouissances, comme nous l'avons été nous-mêmes.
PRETIUM LABORUM NON VILE
Le prix du travail n'est pas déshonorant
Charles Boursier - 1936
800 Devises de Cadrans Solaires
Livre
800 Devises de Cadrans Solaires
Auteur : Charles Boursier
Éditeur : Berger-Levrault
Date de parution : 1936
Format : 16.5 cm x 25,3 cm, 196 pages, broché
Prix : épuisé (70/80 € occasion 2014)
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